Drôle d'oiseau, ce Jean-Louis ! A 25 ans, il vit dans sa campagne perdue, auprès d'un grand-père gâteux, et il ne sait toujours pas nouer ses lacets. Un jour, c'est le coup de foudre : une Parisienne passe au village. Amusée par tant d'innocence, elle se donne à Jean-Louis. Elle disparaît aussitôt, laissant un maigre indice : une boîte d'allumettes, sur laquelle est écrit « Fast Burger ». Jean-Louis « monte » à Paris.
Il se fait embaucher dans le premier fast-food venu, avec une seule idée en tête : retrouver celle qu'il appelle « la fille aux cheveux blonds comme des frites ». Fast, c'est le regard d'un simple sur un monde de fous. Folie de la grande ville, dans le tourbillon de laquelle se perd Jean-Louis. Folie du métro, où il rencontre Henriette, une fille-mère en mal d'affection. Folie qui règne dans les coulisses du fast-food, où notre Candide est initié au QHS (« Qualité, hygiène, service » !) par un manager despotique (Jean-François Stévenin, savoureux en cadre stressé). Comme Forrest Gump à l'armée, Jean-Louis se révèle le plus discipliné des employés. Le plus doux aussi : le sourire aux lèvres, jamais il ne perd sa patience ni sa gentillesse.
C'est l'intrusion de ce Pierrot lunaire au milieu des citadins speedés qui amuse Dante Desarthe (fils du comédien Gérard Desarthe). On pense à Jacques Tati devant la silhouette dégingandée de Frédéric Gélard (enfin un grand rôle !). Comme chez l'auteur de Mon oncle, la satire n'est jamais méchante. Elle est souriante et pleine de tendresse, à l'image de ce plan qui montre la frêle Henriette marchant dans les rues de Paris, la main dans celle de Jean-Louis, bon géant à l'étroit dans ses pantalons trop courts. Bernard Génin
Le réalisateur de Je fais feu de tout bois va mettre en scène la nouvelle de Marcel Aymé avec Denis Podalydès dans le rôle principal.
The Arte-produced, Dante Desarthe-directed Ponzi’s Scheme (COLCOA 2015) was among the first crop of TV movies presented at COLCOA. Now Desarthe is back with another Arte-produced adaptation, this time taking more comedic inspiration from a short story by beloved French novelist, Marcel Aymé.
Denis Podalydès, who over the course of his long career has portrayed the likes of Jean-Paul Sartre, André Malraux and Nicolas Sarkozy, stars as Émile Dutilleul, a modest office worker living a quiet, loveless life in Montmartre. Then he meets Ariane, an office newbie whose vivaciousness lights up his dull existence like a shooting star. As a matter of fact, Émile discovers that he now possesses the remarkable ability to pass through walls with ease. For the longest time, Émile’s been wondering what to do with his life. But with new possibilities opening before him, he suddenly has to ask himself what he shouldn’t do.
He then fell in love with a married woman, whose husband went out every night and left her locked in her bedroom. Dutilleul used his power to enter her bedroom and spend the night with her while her husband was away. One morning, Dutilleul had a headache and took two pills he found in the bottom of his drawer. His headache went away, but later that night, as he was leaving his lover's house, he noticed a feeling of resistance as he was passing through the walls. The pills Dutilleul had thought were aspirin were, in fact, the medicine his doctor had prescribed for him a year earlier. As he was passing through the final outer wall of the property, he noticed he was no longer able to move. He realized his mistake too late. The medicine suddenly took effect, and Dutilleul ended up trapped in the wall, where he remains to this day.
Août 1997. Le pape est a Paris pour quelques jours à l'occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse. Jonas, vingt-trois ans, vient d'avoir un enfant prénommé Jason. Il est investi d'une mission liée à un rite ancestral: enterrer le prépuce du bébé, une fois ce dernier circoncis. Nuit folle et enchainements de quiproquos s'accumulent. Jonas parviendra-t-il à remplir sa mission?...
En attendant de réaliser son « grand film classique », Daniel Danite, jeune cinéaste très content de lui, se résout à tourner une autofiction en vidéo, un support qu'il méprise. Pas très sûr de ce qu'il filme, il répète à son assistant très dubitatif, à sa monteuse très patiente et à ses producteurs très fuyants, que « le cinéma est mort ». Pour le faire renaître à lui tout seul, il glande et pérore... Après Fast, une comédie lunaire au pays de la restauration rapide, et Cours toujours, une farce-catastrophe sur un jeune père et un prépuce à enterrer d'urgence, Dante Desarthe s'invente un double pour un work in progress pétri d'autodérision. De cadrages prises de tête en plans fixes, ces lieux communs du cinéma dit « exigeant », il adopte la pose burlesque du cinéaste qu'il pourrait être s'il se prenait au sérieux. « Le public n'existe pas, mais j'ai un profond respect pour lui », pontifie Daniel, paumé entre ego surdimensionné et impératifs commerciaux. Avec cet ovni constamment drôle, Dante Desarthe prouve à sa manière bordélique et fauchée que le cinéma est plutôt bien portant ! Une salutaire farce d'auteur à montrer aux élèves de la Fémis. Guillemette Olivier-Odicino
Un film de Dante Desarthe, (France), Duree : 1h38 mn, Distributeur : MC4 Sortie en salles le 30 Mai 2012
Synopsis: Daniel Danite, cinéaste, décide qu'il est temps de sauver le cinéma en perdition. Pour survivre, il donne des cours de vidéo à des jeunes en réinsertion dans une zone rurale du sud de la France. Son but secret est de devenir le troisième frère Coen, et de se rendre aux Etats-Unis pour se faire adopter par ses idoles.
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